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Digitalisation des services aux CSE : le groupe Up acquiert la start-up Leeto

Par Agnès Redon | Le | Logiciels de gestion

Créée en 2018, Leeto bascule dans le giron de Groupe Up pour accélérer sur le segment du marché des services dédiés aux CSE. Avec les comptes de paiement comme proposition de valeur différenciante.

Julien Anglade, DG Up France, fait le point sur les synergies avec Leeto - © D.R.
Julien Anglade, DG Up France, fait le point sur les synergies avec Leeto - © D.R.

Conscient de l’essor de la digitalisation des services aux Comités Sociaux et Economiques (CSE), le groupe Up vient d’acquérir la start-up Clan plus connue sous sa marque commerciale Leeto.

Une manière de compléter l’offre de la coopérative qui commercialise auprès des entreprises et des collectivités des solutions de paiement et des services pour améliorer le pouvoir d’achat et la qualité de vie des salariés et des citoyens dans les territoires.

Sa marque la plus connue est le titre-restaurant UpDéjeuner (ex-Chèque Déjeuner) mais sa gamme de produits s’étend au-delà [voir encadré en bas de l’article].

UpDéjeuner : la gamme de produits autour du titre-restaurant - © D.R.
UpDéjeuner : la gamme de produits autour du titre-restaurant - © D.R.

« Notre groupe est positionné sur un secteur d’activité qui se digitalise fortement. La tendance s’accélère avec la crise Covid-19 et l’essor du télétravail », évoque Julien Anglade, Directeur général Up France. « Pendant très longtemps, nous avons été positionnés sur des titres papier puis nous les avons dématérialisés pour passer à la carte. Et maintenant nous parvenons à une phase d’accélération de la digitalisation complète. Cela passe par des acquisitions de start-ups comme Leeto. »

Le compte de paiement pour les CSE : l’atout de Leeto

 Stand Leeto, Salon CSE 2020 - © D.R.
Stand Leeto, Salon CSE 2020 - © D.R.

Créée en 2018 par un trio d’entrepreneurs (Arthur Reboul, Alban Porcheron, François Portoleau-Balloy), Leeto propose des solutions digitales et des services à destination des CSE et des PME dépourvues de CSE.

Accessible sur abonnement, sa plateforme dans le cloud (mode SaaS) donne accès à un panel d’avantages pour les salariés (titres cadeaux, cagnottes…) pour diverses activités (sportives, culturelles, voyages, télétravail et mobilité durable).

Fort d’une équipe d’une quinzaine de personnes, elle revendique une base clients de 350 CSE en France dont ceux de LinkedIn, BackMarket, Pandora, Uber, Deezer, Quitoque, Bearing Point et DHL. En 2019, elle a réalisé une levée de fonds de 2 millions d’euros auprès de Founders Future (fondé par le Net-entrepreneur Marc Ménasé) et des investisseurs individuels (business angels).

« Nous avions rencontré l’équipe de Leeto pour la première fois en 2020. Un partenariat commercial a été initié mais les discussions ont glissé rapidement vers une acquisition qui a été bouclée dans le courant de l’été 2021 », relate Julien Anglade.

« Ce qui nous a séduit [ndlr : dans ce rapprochement avec Groupe Up], c’est qu’en plus de partager notre vision et notre attachement aux droits des salariés et au bien-être au travail, le groupe, acteur historique des services aux CSE, nous permet de bénéficier de son expérience et de son implantation pour continuer de développer notre produit, créer de nouvelles offres et convaincre toujours plus de comités de nous faire confiance », indique Arthur Reboul, CEO de Leeto, de son côté.

« Nous prévoyons des synergies commerciales, marketing et informatiques avec Leeto. Le groupe Up dispose déjà d’une plateforme digitale sur laquelle le CSE gère l’ensemble de sa dotation, de sa billetterie et la partie crédit cadeau », précise Julien Anglade.

La proposition de valeur de Leeto est déjà bien identifiée. « Elle va nous apporter des modules dont nous ne disposions pas sur certaines plateformes du groupe, notamment autour des crédits digitaux. Un point nous intéresse très fortement : les comptes de paiement dédiés aux comités d’entreprise. Aucun concurrent n’est en mesure de le proposer. »

Cette partie compte de paiement a été montée en partenariat avec la start-up Treezor (propriété de Société Générale) dédiée aux services d’émission de monnaie et de paiement électroniques.

Group Up proche de l'écosystème start-up

Le groupe Up aime bien s’entourer d’un écosystème de start-ups pour compléter ses activités dans le cœur des métiers. Ainsi, il collabore avec Wittyfit (plateforme de diagnostic QVT) et BetterWay (plateforme de mobilité durable).

Parfois, le rapprochement est plus direct.

  • En 2016, le groupe Up a acquis la start-up Kalidea (ex-Canal CE), qui développe des plateformes de billetterie et de gestion pour les CSE.
  • En 2019, il a racheté la start-up LesHabitués du nom d’une application qui permet de disposer d’un compte rechargeable chez les commerçants de proximité.
  • Et les opérations de croissance externe devraient se poursuivent…

Titre-restaurant : un marché dématérialisé à 50 %

L’acquisition de Leeto vient compléter la gamme existante de services aux CSE et aux responsables RH :

• UpCadhoc,
• Chèque Culture,
• Chèque Lire,
• Chèque Domicile (CESU)
• Kalidea (plateforme BtoB de billetterie et de gestion des CSE.

Son produit phare reste UpDéjeuner. « Sur le titre-restaurant, le marché est dématérialisé à hauteur de 50 %. D’ici 4 ans, nous arriverons à 90 % de cartes. Les entreprises y adhèrent progressivement pour tester et s’habituer. Cela représente un grand changement pour certains clients grands comptes en termes de logistiques et d’usages », commente Julien Anglade.

« Le groupe Up accompagne environ 55 000 entreprises et 15 000 CSE clients en France. 40 % de cette base de clients a basculé vers la dématérialisation, largement motivée par la période écoulée. Nous observons que la transition a été plus rapide sur d’autres marchés comme la Turquie ou le Mexique », commente Julien Anglade.

Groupe Up dispose d’un effectif de 3541 collaborateurs dans 28 pays, dont 700 en France. En 2020, il a réalisé en 2020 un volume d'émission de 7,5 milliards d’euros, en recul de 7 % par rapport à 2019, et un chiffre d’affaires de 535 millions d’euros, en baisse de 9 %.