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Maxime Balsat (Représente.org) : « le CSE offre des nouvelles manières de consommer plus durables »

Par Agnès Redon | Le | Vacances et voyages

Afin de favoriser la transformation écologique des CSE, l’agence Représente.org propose un accompagnement pour les représentants du personnel. Maxime Balsat, fondateur de Représente.org, explique comment les CSE peuvent répondre aux aspirations de leurs bénéficiaires en matière d'écologie.

Maxime Balsat, fondateur de Représente.org - © D.R.
Maxime Balsat, fondateur de Représente.org - © D.R.

Comment Représente.org a été créé ?

Nous voulions aiguiller les CSE vers l’adoption d’avantages à impact environnemental et social. 

Avec quatre collègues, nous avons lancé en 2020 la société coopérative et participative (SCOP) Représente.org. En partant du constat que le budget dédié aux activités sociales et culturelles (ASC) des CSE était la plupart du temps utilisé dans des avantages salariés classiques aux grandes émissions de carbone.

Nous voulions aiguiller les CSE vers l’adoption d’avantages à impact environnemental et social. Le défi est d’autant plus grand aujourd’hui que les CSE ont vu leur liste d’attributions s’allonger depuis 2017, avec toujours les mêmes ressources accordées.

Le manque de temps et l’absence de plan d’action dans la transition sont les deux enjeux majeurs.

Quels sont les leviers d’action du CSE pour la transition écologique ? 

La loi Climat confère aux CSE un rôle crédible sur ce sujet.

Sur le dialogue social, depuis la loi Climat et Résilience du 22 août 2021, les enjeux environnementaux figurent dans les attributions générales des CSE.

Les consultations du CSE sur la situation économique et financière, la politique sociale de l’entreprise et les orientations stratégiques intègrent les conséquences environnementales de l’activité de l’entreprise sur ces thématiques.

C’est important car cela confère aux CSE un rôle crédible sur ce sujet. Ainsi, le CSE est en droit de poser des questions à la direction sur sa stratégie RSE, son bilan carbone ou l’impact écologique d’un déménagement.

La réalisation du bilan carbone du CSE, en prenant en compte l’ensemble des ASC et des activités mises en place permet, d’outiller l’instance dans la négociation avec la direction.

Cela permet également de dresser un plan d’action clair et parfois directement une charte évaluée d’avantages responsables.

Sur le volet des ASC, le CSE dispose de leviers importants, souvent méconnus, sur des avantages salariés moins émetteurs en carbone ou moins impactant sur la biodiversité. Le CSE offre ainsi de nouvelles manières de consommer plus durables.

Quels sont les axes d’avantages verts les plus plébiscités par les CSE ?

« Créer du lien » et « sensibiliser » sont des demandes récurrentes.

De nombreux exemples de voyages écologiques, à la fois courts et originaux sont appréciés, parmi lesquels :

  • Des voyages en Europe ou en France en train ;
  • Des logements dans des cabanes perchées dans les arbres ;
  • Des week-ends en famille dans une ferme en permaculture ;
  • Des week-ends sportifs à l’extérieur ;
  • Des week-ends « mystère » où vous vous rendez dans une gare sans connaître la destination et votre hôtel ainsi que votre restaurant sont déjà réservés. 

Par ailleurs, nous proposons des cartes cadeaux éthiques et des offres pour les fêtes de Noël moins polluantes. Ainsi, les salariés peuvent choisir des cadeaux reconditionnés, par exemple, ou faits en France pour les jouets des enfants.

« Créer du lien » et « sensibiliser » sont des demandes récurrentes. Nous organisons par exemple des ateliers de sensibilisation destinés aux salariés, comme la Fresque du Climat, qui permet de comprendre les enjeux liés aux dérèglements climatiques.

L’atelier de réparation de vélos entre collègues est particulièrement apprécié : c’est notre best-seller. Il s’agit d’un coaching mécanique pour apprendre à entretenir sa bicyclette sur le lieu de travail pendant la pause déjeuner.

L'éventail d’idées est large, allant des conférences animées par des experts climats aux ateliers culinaires antigaspi, en passant par les coachings potagers ou les bilans carbones personnels.

Que recommandez-vous aux élus de CSE pour bien se saisir du sujet de la transition écologique ?

  • Pour acquérir un bon niveau de connaissance sur le sujet, je recommande de se former.
  • Ensuite, il est conseillé d’interroger les salariés sur où ils en sont en termes d’écologie. Il s’agit d’identifier leurs préférences et les sensibilités environnementales à travers une enquête et des entretiens qualitatifs, afin de faire émerger des recommandations d’ASC et de nouvelles pistes pour le dialogue social.
  • Il faut également bien soigner la communication sur les alternatives, pour les faire connaître auprès des salariés, donner envie, sans mettre comme seul argument la transition.

Quels sont les freins ou les difficultés auxquels font face les élus de CSE selon vos observations ? 

Le manque de temps des élus de CSE est souvent un obstacle.

Il y a souvent des craintes, fondées ou non, sur ce que les salariés peuvent penser de ces actions. Par ailleurs, le caractère collégial du CSE fait que si quelques élus sont plus réfractaires que d’autres aux changements, la transition pourra prendre plus de temps.

Enfin, le manque de temps des élus de CSE est souvent un obstacle pour trouver des alternatives, surtout avec leur liste d’attributions allongées.

 

 

Concepts clés et définitions : #CSE ou Comité Social et Économique