Transparence salariale : « Une révolution culturelle » (Astrid Panosyan-Bouvet)
« Nous allons lancer les concertations multilatérales. Elles ont officiellement commencé puisque la démarche a été présentée lors du Haut comité des rémunérations le 08/03/2025 sous la présidence d’Aurore Bergé. L’objectif est de finaliser un texte pour septembre 2025 afin de transposer rapidement la directive d’ici la fin de l’année, sachant que nous avons jusqu’en juin 2026 pour le faire », déclare Astrid Panosyan-Bouvet, ministre chargée du travail et de l’emploi, lors d’un rendez-vous organisé par l’Ajis le 03/04/2025.

« Une révolution culturelle »
« Cette proposition peut représenter une révolution culturelle en matière de salaires et de rémunérations dans notre pays. D’abord, les sept indicateurs proposés sont beaucoup plus précis que l’Index Pénicaud, qui permettait de moyenner des moyennes et ne nécessitait pas de justifier des écarts inférieurs à 5 %.
La directive stipule que les entreprises doivent rendre obligatoires les indicateurs de l’index Pénicaud à partir de 100 salariés, avec une publication tous les trois ans pour celles comptant entre 100 et 250 employés, et annuellement pour celles dépassant les 250 salariés. C’est précisément le sujet que nous devons discuter. En effet, l’index impose ces sept indicateurs aux entreprises de plus de 50 salariés sur une base annuelle. C’est ce sur quoi nous devons nous concentrer.
En outre, la directive prévoit des sanctions, un aspect moins précis dans la législation antérieure. Des avancées significatives sont à attendre de cette concertation, nous permettant de déterminer la fréquence, les seuils et la nature des sanctions.
Ces nouveaux indicateurs donneront des informations plus détaillées sur les écarts de rémunération, que ce soit sur les salaires de base ou sur la rémunération globale.
C’est aussi une révolution culturelle parce que les offres d’emploi devront être beaucoup plus précises quant aux propositions salariales. Il y aura une obligation d’afficher des éléments de rémunération avec des fourchettes relativement étroites. Enfin, dans les pays qui ont déjà adopté cette mesure, il est interdit pour un recruteur de demander la rémunération actuelle d’un candidat. Cela jouera un rôle important pour les femmes, en particulier celles qui connaissent un retard salarial après une première maternité.
Astrid Panosyan-Bouvet, ministre chargée du travail et de l’emploi, lors d’un rendez-vous organisé par l’Ajis le 03/04/2025.