Fonctionnement

Armand Blondeau (Printemps écologique) : « L'écologie doit devenir un vrai enjeu de dialogue social »

Par Agnès Redon | Le | Prérogatives

Afin de favoriser la transformation écologique des PME, le Printemps écologique propose des outils pour les représentants du personnel. Armand Blondeau, cofondateur de ce syndicat créé en 2020, explique l’importance des enjeux environnementaux dans le dialogue social.

Armand Blondeau, cofondateur du syndicat Printemps écologique - © D.R.
Armand Blondeau, cofondateur du syndicat Printemps écologique - © D.R.

Quelle est votre action auprès des élus de CSE ?

Ce collectif de salariés veut participer à la lutte contre le dérèglement écologique.

Le Printemps écologique a été lancé par un collectif de 50 salariés en 2020. Au début de l’année 2023, nous rassemblons déjà plusieurs milliers de sympathisants et sommes présents dans 170 entreprises, grâce à des centaines d’adhérents et élus répartis dans 12 syndicats sectoriels.

Ce collectif de salariés issus de secteurs variés veut :

  • participer à la lutte contre le dérèglement écologique, c’est-à-dire agir à la mesure de l’urgence que représente cet enjeu,
  • s’adresser aux salariés qui souhaitent s’investir dans la transformation écologique et sociale.

Afin d’avoir un impact structurel dans la durée dans l’entreprise, l’outil syndical nous semblait être le bon, notamment pour avoir accès à la négociation collective. 

Pourquoi ne vous êtes-vous pas tournés par les organisations syndicales classiques ?

Nous n’essayons pas de remplacer une autre organisation mais d’explorer des chemins de transformation.

Pour la plupart d’entre nous, nous n’avions jamais vraiment fréquenté les syndicats sur nos lieux de travail, particulièrement ceux qui venaient de PME ou du monde associatif.

Compte tenu de ce manque de proximité avec les syndicats, nous avons décidé d’en constituer un nouveau en mai 2020, sur des bases communes comme la gouvernance partagée et le refus du productivisme. 

Par ailleurs, nous ne voulions pas que le fait de rejoindre une organisation syndicale déjà existante soit un facteur de division.

Notre objectif n’est pas d’essayer de remplacer une autre organisation mais d’explorer des chemins de transformation. Nous aspirons à travailler et à avancer ensemble sur les questions relatives à l'écologie, notamment à travers des listes communes aux élections professionnelles.

Nous avons déjà formé ce collectif sur la base de nos valeurs, parmi lesquelles :

  • La gouvernance partagée ;
  • La communication non violente ;
  • Une vision anti-productiviste.

Pour se saisir des enjeux écologiques, quels outils proposez-vous aux élus de CSE ? 

Il nous tient à cœur de pouvoir négocier les orientations stratégiques de l’entreprise.

Pour que les entreprises prennent en compte les enjeux écologiques et les conditions de travail de manière conjointe, il nous tient à cœur de pouvoir négocier les orientations stratégiques de l’entreprise.

Les salariés sont des citoyens qui votent aux élections, qui font attention à la manière dont ils consomment et qui veulent appliquer leurs valeurs dans le cadre de leur travail, sans dissonances cognitives.

Il faut donc que l'écologie devienne un véritable enjeu de dialogue social.

Pour ce faire, nous avons développé un dispositif gratuit : une « Boîte à outils » que chaque représentant du personnel peut consulter. Il s’agit d’un projet réalisé à partir d’un appel à projet de l’Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail (Anact).

Ces outils clé-en-main permettent :

  • de faire un diagnostic des impacts écologiques et sociaux de l’entreprise,
  • de mobiliser en interne sur les enjeux écologiques,
  • d’utiliser le levier de la négociation collective pour impulser la transformation écologique. 

Plus concrètement, la Boîte à outils des CSE permet :

  • de faire un diagnostic des enjeux écologiques de l’activité de son entreprise, sur la gouvernance, la stratégie de l’entreprise et sur la qualité de vie au travail,
  • de se former ou sensibiliser sur ces questions,
  • de proposer des ASC éthiques et responsables,
  • d’intégrer l'écologie dans les négociations collectives ou lors des informations-consultations.