Dialogue social

L’entreprise est-elle un lieu de démocratie sociale ? Les résultats du 2e baromètre Groupe Alpha

Par Agnès Redon | Le | Accords d’entreprise

Pour plus de 80 % des répondants issus de la direction et des représentants du personnel, l’organisation du travail est le thème le plus souvent abordé en CSE. C’est l’un des principaux enseignements de la 2e édition du baromètre relatif à l’état du dialogue social du Groupe Alpha.

Le dialogue social en entreprise : résultats du 2e Baromètre Groupe Alpha (2ème édition) - © D.R.
Le dialogue social en entreprise : résultats du 2e Baromètre Groupe Alpha (2ème édition) - © D.R.

Les thématiques abordées en réunion de CSE

Plus de 80 % des répondants indiquent que l’organisation du travail est le thème le plus fréquemment abordé.

Les autres thèmes les plus discutés, dans des proportions à peine inférieures, sont les suivants :

  • La stratégie de l’entreprise ;
  • La qualité de vie au travail ;
  • La prévention des risques psychosociaux ;
  • Les difficultés de recrutement ;
  • Le plan de formation ;
  • La pénurie de main-d’œuvre.

Les thématiques les moins abordées font consensus, parmi lesquelles :

  • Les relations de l’entreprise avec son territoire ;
  • La lutte contre les discriminations, sachant que cette situation est plus marquée dans les entreprises de petite taille. Le sujet est mieux traité dans les entreprises de plus de 5000 salariés (meilleure appropriation et outils plus adaptés) ;
  • La stratégie de décarbonation de l’entreprise. « Elle est un peu plus abordée que l’année dernière », précise Antoine Rémond, directeur adjoint du Centre études et prospective du Groupe Alpha.
    • Dans le détail, 37 % des élus disent n’avoir jamais abordé ce thème, contre 55 % en 2021.
    • C’est le cas de 20 % des directions, contre 41 % en 2021.

« Cette accélération des enjeux liés à l’environnement s’explique notamment par la loi Climat qui étend les missions du CSE aux enjeux de la transition écologique », précise Antoine Rémond.

Des perceptions différentes sur le partage des richesses

Représentants du personnel et directions d’entreprise apprécient très différemment la place prise dans les réunions de CSE par le partage des richesses.

Les explications possibles sont les suivantes :

  • Ce sont les délégués syndicaux qui négocient sur les salaires, les primes, l’intéressement et la participation ;
  • Le sujet est abordé en réunion de CSE mais sans attribution spécifique, ce qui occasionne un possible écart de perception ;
  • Une différence d’appréciation du sujet en lui-même : des représentations peuvent différer sur le partage de la richesse. « Cet écart d’appréciation est encore plus marqué pour les mesures de soutien au pouvoir d’achat dans un contexte d’inflation : 82 % des employeurs considèrent en avoir régulièrement discuté contre 51 % des représentants du personnel. Les mesures pour faire face à la crise énergétique font apparaître un écart de perception similaire », indique Antoine Rémond.

Un faible niveau d’influence réciproque

  • A une relative majorité, les directions considèrent qu’elles influencent les élus. 54 % d’entre elles pensent les influencer « souvent » ou « parfois ».
  • « La réciproque n’est pas vraie : 80 % des représentants du personnel considèrent que les débats en CSE n’ont pas fait changer le point de vue de la direction sur la stratégie de l’entreprise. Les représentants du personnel éprouvent des difficultés à peser sur les décisions avant qu’elles ne soient prises malgré l’instauration d’une information-consultation dédiée aux orientations stratégiques », commente François Cochet, directeur des activités Santé au travail de Secafi.

Celui-ci relève 2 voies possibles d’amélioration du dialogue sur la stratégie :

  • Un renforcement de la présence d’administrateurs salariés au conseil d’administration ;
  • Une systématisation des échanges entre CSE et conseil d’administration.

Les écarts de sentiment d’influence réciproque sont les plus grands pour les thématiques liées au salaire. A savoir :

  • le partage des richesses,
  • les mesures de soutien au pouvoir d’achat pour lutter contre l’inflation et à l’environnement,
  • la stratégie de décarbonation et mesures pour faire face à la crise énergétique.

Pour François Cochet, ce constat est logique : « il s’agit de sujets sur lesquels il y a un gros écart d’appréciation sur la place qu’ils occupent dans les réunions de CSE ».

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