Dialogue social

NAO : l’individualisation des rémunérations reste forte, malgré l’inflation (étude Syndex)

Par Agnès Redon | Le | Accords d’entreprise

Syndex, cabinet d’expertise au service des représentants des salariés, a mené une étude sur 63 procès-verbaux de négociations salariales 2022 et sur 18 secteurs d’activité (BTP, banque, commerce de gros, commerce de détail, secteurs industriels…). Le point sur les différents modes d’action en faveur du pouvoir d’achat des salariés.

Etude Syndex sur les rémunérations : les modes d’action en faveur du pouvoir d’achat des salariés - © D.R.
Etude Syndex sur les rémunérations : les modes d’action en faveur du pouvoir d’achat des salariés - © D.R.

La composition des 63 procès-verbaux de négociations salariales est la suivante :

  • 5 procès-verbaux de désaccord en raison de décisions unilatérales de l’entreprise. Le contexte est parfois tendu avec des grèves durant la négociation ;
  • 58 procès-verbaux avec accord entre les partenaires sociaux ;
  • 90 % des accords analysés intègrent des augmentations générales ;
  • Un tiers des accords présentent des mesures planchers en moyenne de 53 € par mois ;
  • 80 % de ces accords proposent une augmentation en % et les 20 % restants proposent des augmentations en valeur ;
  • Un cinquième des accords présente des mesures dégressives en fonction du salaire.

L’individualisation des rémunérations reste forte

Les deux tiers des PV analysés prévoient des augmentations individuelles et concernent donc une grande majorité de salariés. C’est d’ailleurs l’outil d’augmentation du salaire le fréquemment accordé aux cadres.

Les augmentations individuelles s’ajoutent généralement à des mesures d’augmentation générale.

Par catégorie socio-professionnelle

Le taux moyen d’augmentation individuelle oscille entre 1 et 2,5 % selon les catégories socio-professionnelles.

Les mesures individuelles concernent de nombreux salariés, à savoir :

  • 81 % pour les ouvriers/employés ;
  • 86 % pour les techniciens/agents de maîtrise ;
  • 100 % des cadres.

L’enveloppe moyenne attribuée pour les augmentations individuelles par CSP est la suivante :

  • 1,29 % pour les ouvriers/employés ;
  • 1,40 % pour les techniciens/agents de maîtrise ;
  • 2,31 % des cadres.

Les enveloppes sont donc toujours supérieures pour les cadres.

La prime partage de la valeur

La prime de partage de la valeur est parfois négociée dans le cadre des négociations sur les rémunérations. 

Ainsi, 11 % des accords intègrent ce dispositif dans la négociation. Ces primes peuvent être versées par décisions unilatérales et hors négociations sur les rémunérations.

Quand ce dispositif est négocié, 100 % des salariés en bénéficient.

Négociation sur la prise en charge des frais de transport et la restauration

Déplacements

Les négociations ont été élargies à d’autres éléments périphériques de la rémunération : un accord sur quatre prévoit des dispositions relatives aux déplacements professionnels. Ils revalorisent les primes ou indemnités de transport individuel en lien avec le prix des carburants.

Par ailleurs, les primes à la mobilité durable sont fréquemment évoquées mais souvent comme futur principe ou engagement.

Restauration

Un quart des accords prévoit des éléments de revalorisation de la prise en charge des frais de repas.

Le coût de la restauration collective d’entreprise pourrait augmenter, à savoir « une revalorisation de l’ordre de 7 % serait acceptable », selon Esther Kalonji, déléguée générale du Syndicat national de la restauration collective (SNRC).

Par ailleurs,

L’avis de Syndex

• « La revalorisation des coûts de restauration des salariés nous semble un élément important qui pourrait contribuer à maintenir le pouvoir d’achat des salariés, de surcroît dans un contexte d’inflation durable.
• En effet, l’inflation touche fortement les produits alimentaires (transformés ou non) et donc impacte grandement les plus bas revenus. »

D’autres mesures négociées dans les accords

Certains des accords analysés prévoyant d’autres mesures pouvant participer à la préservation du pouvoir d’achat sont les suivants :

  • Versement ou revalorisation de primes existantes (35 %) ;
  • Revalorisation des minima (16 %) ;
  • Mise en place de l’épargne salariale (intéressement) ou revalorisation de l’abondement (11 %) ;
  • Recrutement (3 %) ;
  • Octroi de congés exceptionnels (5 %) ;
  • Contexte de conflit social : prise en charge à divers niveaux des jours de grèves, engagement de création de postes, etc. (6 %).

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