Horaires atypiques de travail : près de la moitié des salariés concernés en 2021
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Selon une étude sur le travail en horaires atypiques en 2021 publiée le 27 octobre 2022 par la Dares, 45 % des salariés travaillent en moyenne au moins une fois, sur une période de quatre semaines, en horaire atypique, c’est-à-dire le soir, la nuit, le samedi ou le dimanche.
Les horaires atypiques concernent les personnes déclarant avoir travaillé :
- Le samedi, le dimanche ;
- Le soir (de 20h00 à minuit) ;
- Ou la nuit (de minuit à 05h00), au moins une fois au cours des quatre semaines précédant l’interrogation.
Travailler le samedi : la modalité atypique la plus courante
- En moyenne en 2021, sur une période de 4 semaines, 45 % des salariés (soit 10,4 millions de personnes) sont soumis à au moins un horaire atypique :
- Le travail le samedi est la modalité la plus fréquente, avec 36 % des salariés qui travaillent au moins un samedi ;
- Le travail le soir concerne 25 % des salariés, le dimanche, 20 % ;
- 10 % des salariés travaillent la nuit.
- Les non-salariés travaillent encore plus souvent en horaire atypique : 78 % d’entre eux sont concernés (2,7 millions de personnes) :
- 45 % travaillent le soir,
- 71 % au moins un samedi,
- 41 % au moins un dimanche.
Une pratique inégale selon la catégorie socioprofessionnelle et le sexe
La pratique d’horaires atypiques est inégalement répartie parmi les salariés selon les catégories socioprofessionnelles.
- La pratique d’horaires atypiques est inégalement répartie parmi les salariés selon les catégories socioprofessionnelles. Les cadres, qui ont des journées de travail plus longues, travaillent davantage le soir (37 %).
- Les employés travaillent plus souvent le samedi (45 %) et le dimanche (27 %). C’est particulièrement le cas des employés peu qualifiés (49 % le samedi et 32 % le dimanche contre respectivement 42 % et 23 % pour les employés qualifiés).
- Les ouvriers sont plus souvent amenés à travailler de nuit (15 % contre 10 % en moyenne), ainsi qu’en horaires habituels alternés.
Les femmes salariées travaillent légèrement moins en horaires atypiques que les hommes (44 % contre 46 %) :
- Elles sont moins concernées par le travail le soir (23 % contre 28 %) et la nuit (6 % contre 14 %), mais davantage par celui du week-end (37 % le samedi et 21 % le dimanche contre 34 % et 19 %) ;
- N’exerçant pas les mêmes professions que les hommes, elles ne subissent pas les mêmes contraintes d’horaires.
Des horaires atypiques liés à l’organisation des secteurs d’activité
Ces modalités de travail sont plus courantes dans les secteurs d’activité qui répondent à des besoins de continuité de la vie sociale, tels que l’hébergement-restauration, le commerce ou le transport-entreposage.
Elles touchent également davantage les salariés de la fonction publique qui assurent la protection et la sécurité des personnes et des biens ainsi que la permanence des services de soins. Les salariés concernés ont des durées du travail plus longues que les autres, ainsi qu’une organisation du travail plus contraignante.
- La pratique des horaires atypiques est particulièrement répandue dans trois secteurs d’activité qui répondent à un besoin de continuité de la vie sociale :
- l’hébergement-restauration (65 % des salariés concernés),
- le commerce (59 %),
- le transport-entreposage (56 %).
- Les salariés de l’hébergement et de la restauration travaillent fréquemment le soir (44 %) et le week-end (57 % le samedi, 44 % le dimanche). Le travail le samedi est courant dans le commerce (53 % des salariés), tandis que le transport-entreposage est le secteur le plus concerné par le travail de nuit (22 %).
Une organisation du travail plus contraignante en cas d’horaires atypiques
- En moyenne, les salariés, qui pratiquent au moins un horaire atypique, ont une organisation de leurs horaires de travail plus contraignante que les salariés aux horaires standards. Leur travail est davantage contrôlé par un dispositif (pointeuse, badge, fiche horaire…) ;
- Ils sont plus souvent astreints dans leur organisation quotidienne (périodes de travail morcelées) et hebdomadaire (27 % n’ont pas 48 heures consécutives de repos contre 2 %) ;
- Les horaires atypiques nécessitent en moyenne une plus grande disponibilité des salariés. Ainsi, 32 % des salariés exerçant dans ce contexte travaillent au-delà de l’horaire prévu, « souvent » ou « tous les jours » (contre 20 % pour les autres salariés). C’est d’autant plus vrai pour les cadres, qu’ils travaillent en horaires atypiques (50 %) ou non (30 %) ;
- À l’inverse, les ouvriers sont moins concernés (21 % pour ceux travaillant en horaires atypiques, 13 % pour les autres),ainsi que les employés (25 % contre 14 %).
Horaires atypiques et actions préventives du CSE
En cas d’horaires atypiques, le CSE peut évaluer les risques professionnels, notamment en remplissant le DUERP (Document unique d’évaluation des risques professionnels). Ce document doit intégrer l’évaluation des risques psycho-sociaux.
Il doit être le fruit d’une démarche participative, qui permet de prendre en compte les points de vue des employeurs, du médecin du travail, du CSE, des salariés, des cadres et des intervenants en santé au travail.
Bien que l’employeur soit responsable de la mise en œuvre des mesures de prévention pour assurer et protéger la santé physique et mentale des salariés (article L4121-1 du Code du Travail), le rôle du CSE est d’évaluer et proposer des mesures complémentaires si nécessaire.
L’employeur doit mettre en œuvre des actions en prévention des risques relevés.
L’employeur doit montrer comment il assure une charge compatible avec le respect de la santé physique et mentale. Plus concrètement, il peut adapter les horaires pour les rendre plus compatibles avec la vie personnelle, par exemple bannir les réunions débutant après 17h.
Consulter ICI l’étude de la Dares sur le travail en horaires atypiques en 2021.