Salaires : « Les femmes dans l’UE gagnent en moyenne 12 % de moins par heure » (Parlement européen)
« Il y a une nécessité de mieux valoriser le travail effectué dans les secteurs à prédominance féminine et d’améliorer les conditions de travail, notamment en matière de rémunération et de progression de carrière, ce qui améliorera l’indépendance financière des femmes », indique un projet de rapport du Parlement européen intitulé « Écart de rémunération et de retraite entre les femmes et les hommes dans l’Union », publié le 06/11/2025.
Ce document a été élaboré par la Commission de l’emploi et des affaires sociales et par la Commission des droits des femmes et de l’égalité des genres.
Constats principaux
- Écart de rémunération moyen : environ 12 % dans l’UE (avec des variations importantes selon les États membres, parfois supérieures à 18 %).
« Les femmes dans l’Union gagnent en moyenne 12 % de moins par heure que les hommes. En termes de temps, cela signifie que les femmes travaillent effectivement sans être payées pendant une moyenne de 54 à 67 jours par an par rapport aux hommes, ce qui est l’expression d’un niveau plus élevé d’exploitation des femmes sur le marché du travail », indique le projet de rapport.
« L’écart peut être bien plus élevé dans des secteurs spécifiques, tels que la finance et l’assurance, pour certains groupes d’âge, tels que les femmes âgées de 50 à 59 ans ou les femmes ayant des enfants, pour lesquelles l’écart est encore plus élevé (16,5 %). »
- Écart de retraite : les femmes ont, en moyenne, reçu une retraite inférieure de 26,1 % à celle des hommes en 2024 dans l’Union, et 5,3 % d’entre elles ne touchaient pas de pension du tout.
« Cette situation est le fruit des déséquilibres créés par l’ensemble des inégalités qui se manifestent tout au long de la vie. Cet écart signifie que les femmes risquent davantage de tomber sous le seuil de pauvreté lorsqu’elles vieillissent, et qu’il convient de garder à l’esprit que l’espérance de vie des femmes est plus longue que celle des hommes et que cela augmente le risque de pauvreté et d’exclusion sociale. »
« Dans la mesure où les pensions de vieillesse représentent en moyenne les quatre cinquièmes du revenu total des personnes âgées et compte tenu de la poursuite des tendances démographiques, le fait de ne pas s’attaquer à l’écart de retraite entre les femmes et les hommes constitue un risque sérieux pour la cohésion sociale et les systèmes de protection sociale de l’Europe. »
- Revalorisation des secteurs à prédominance féminine : « Il est nécessaire de mieux valoriser le travail effectué dans les secteurs à prédominance féminine et d’améliorer les conditions de travail, notamment en matière de rémunération et de progression de carrière, ce qui améliorera l’indépendance financière des femmes », selon le projet de rapport.
Le Parlement européen demande également « la réduction de la discrimination salariale dans les professions à prédominance féminine et la création des conditions nécessaires pour permettre la présence et la progression des femmes également dans les domaines à prédominance masculine, tels que les STIM, marqués par un fort déséquilibre entre les sexes, y compris aux postes de direction ».