Dialogue social

25e congrès confédéral FO : Frédéric Souillot élu secrétaire général

Le | Syndicats

Frédéric Souillot est élu secrétaire général de la confédération FO le 03/06/2022, à l’issue du 25e congrès confédéral au parc des expositions de Rouen, qui s’est déroulé du 29/05/2022 au 03/06/2022 devant près de 3.000 militants.

Frédéric Souillot a recueilli 87,68 % des suffrages exprimés (hors bulletins nuls) par les membres du Comité confédéral national. Il succède à Yves Veyrier, qui ne se représentait pas.

Frédéric Souillot - © DR.
Frédéric Souillot - © DR.

« Tout au long du mandat qui s’achève, depuis le congrès d’avril 2018, la CGT-FO a dû faire face à une politique poursuivant et accentuant la remise en cause du modèle social bâti, depuis la fin de la seconde guerre mondiale, sous l’égide du Conseil national de la résistance, et auquel notre confédération est non seulement attachée, mais est identifiée tant elle a contribué à le faire évoluer et progresser », déclare Yves Veyrier, lors de la présentation du rapport d’activité, en ouverture du congrès.

Yves Veyrier au 25e congrès confédéral FO - © D.R.
Yves Veyrier au 25e congrès confédéral FO - © D.R.

Rester « le syndicat de la feuille de paie »

« Le salaire est ce qui fait la condition des travailleurs. On nous a beaucoup abreuvés, en parole, de la valeur travail, de sa reconnaissance, de son partage. Les salariés ne demandent pas la charité, ils ne demandent pas un chèque alimentaire, une indemnité inflation, une prime Macron, ils revendiquent d’être rémunérés, justement, de leur travail, Parce que la reconnaissance effective, le partage de la valeur travail, c’est le salaire. Parce que le salaire doit permettre à tout un chacun de vivre dignement du travail ».

« Si le salaire est effectivement le produit du rapport social, non seulement il nous faut élargir le rapport de force en notre faveur pour négocier dans les meilleures conditions, mais il nous faut, aujourd’hui, nous mobiliser pour libérer la négociation collective et lui redonner sa pleine place », déclare Yves Veyrier.

Opposition à « l’affaiblissement des droits des IRP »

Lors du congrès, Yves Veyrier a rappelé l’opposition de FO à « l’affaiblissement des droits collectifs et individuels de représentation des salariés : concentration des CSE, réduction du nombre de mandats de représentation, limitation du renouvellement des mandats, suppression des CHSCT, contournement des syndicats et de la négociation collective avec le référendum, instauration de barèmes d’indemnisation aux prud’hommes en cas de licenciement injustifié ».

« La mobilisation contre la loi Travail et les ordonnances de 2017, nous la mènerions sur tous les fronts. Le résultat récent de la plainte que nous avions portée à l’OIT, en application de la convention 158 sur la protection des travailleurs en cas de licenciement, doit nous permettre de redonner la possibilité d’un véritable contrôle judiciaire sur le caractère de cause réelle et sérieuse du licenciement, y compris à l’issue d’un refus du salarié de la modification de son contrat suite à la signature d’un Accord de Performance Collective et nous n’avons pas dit notre dernier mot contre le barème. Nous, FO, ne ferons pas la promotion, même coconstruite, de la loi et des ordonnances travail. Nous en demandons l’annulation. »

Les « avancées » du syndicat

« Nous sommes ainsi parvenus à négocier l’accord national interprofessionnel du 28/02/2020 pour les cadres ; celui du 26/11/2020 sur le télétravail ; celui du 10/12/2020 sur la santé au travail. Pour ces trois négociations, il a fallu la détermination de FO pour que l’emporte la négociation collective là où la volonté affichée du gouvernement était de légiférer, ce qui, à l’évidence, gênait moins d’autres organisations syndicales, qui soit n’ont jamais privilégié la négociation et la pratique contractuelle, soit s’en sont éloignées ou ont démissionné privilégiant une démarche de lobbying auprès des pouvoirs exécutifs et parlementaires », souligne Yves Veyrier au sujet des dernières « avancés » de FO. 

La négociation collective et la pratique contractuelle sont « indissociables du rapport de force entre les parties à la négociation. C’est tout le sens de la définition que porte FO du réformisme militant », ajoute-t-il.